Trois femmes échouées sur une île sauvage. Un gardien qui jamais ne se montre pas. Elles guettent, sentent et redoutent sa présence. Mais existe-t-il vraiment ? Hormis l'étendue de la mer, les nuages et la brume, elles portent de lourds secrets et n'ont plus que leurs souvenirs, leurs rancunes, leurs désillusions et leur détermination à survivre. Pour quelle obscure raison le destin les a-t-il jetées sur ce bout de terre isolé, ce monde clos et hors du temps que rien ne semble atteindre ?
Un roman aux confins de l'âme humaine et de la vie, du rêve et de la réalité, avec une intensité, une beauté, une émotion que cristallise l'écriture pure et troublante d'un véritable écrivain.
Extrait : Son monde n’avait pas de limites : bonheurs tactiles, sons odeurs se mêlaient en gerbes. Le vent, la pluie, les vagues, les arbres et les plates lui parlaient. Chaque matin, hiver comme été, on ouvrait sa fenêtre. Elle écoutait le temps. Froid, les planches de la maison craquaient, les oiseaux restaient silencieux, l’air était croquant comme une pomme avec des relents de grand large et d’écume tiède, il bruissait de pépiements, caressait les branches qui se prélassaient, résonnait des rires d’enfants, des voix des passants. La brise recréait les objets qu’elle devinait ou palpait, intensifiait leur présence. Son esprit, toujours libéré du corps, s’envolait par la fenêtrer, de devenait souffle de vent ou gouttes de pluie frappant le toit de la maison, le sol, la mer, les feuilles, les rochers; Chaque ondée levait des bruits différents qui prenaient leur envol en une harmonie parfaite.
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